Cette page est en lecture seule. Vous pouvez afficher le texte source, mais pas le modifier. Contactez votre administrateur si vous pensez qu’il s’agit d’une erreur.

<p> <em><</em>html><em><</em>p class="lestitres">quaero, is, ĕre<em><</em>/p><em><</em>/html><em><</em>html><em><</em>center><em><</em>big><em><</em>big>(verbe)<em><</em>/big><em><</em>/big><em><</em>/center><em><</em>/html> <br/> </p> <hr /> <p> <br/> </p> <h1>5. Place dans le lexique latin</h1> <div class="level1"> </div> <h2>5.1. Analyse synchronique du lexème. Formation du mot en latin</h2> <div class="level2"> <p> <em> Quaerere </em> n’est pas analysable en synchronie. Voir <a href="/dictionnaire:quaerere6#etymologie_et_origine" class="wikilink1" title="dictionnaire:quaerere6">§ 6.2</a> pour son analyse en diachronie. </p> </div> <h2>5.2. Les interprétations et ré-analyses synchroniques faites par les auteurs latins</h2> <div class="level2"> <p> Quelques auteurs latins font « dériver » le verbe <em>quaerere</em> du syntagme <em>qua re</em>, relation favorisée par la similitude phonétique^{<a href="#fn__1" name="fnt__1" id="fnt__1" class="fn_top">1)</a>} : </p> <ul> <li class="level1"> Varr. <em>L</em>. 6, 79 : <em>ipsum <b>quaerere</b> ab eo quod <b>quae res</b> ut reciperetur datur opera</em>. <br/> « <em>quaerere</em>, quant à lui, vient du fait que l’on donne ses soins à récupérer quelque chose (<em>quae res</em>). »</li> </ul> <ul> <li class="level1"> Prop. 2, 22a, 13-14 : <br/> <b><em> Quaeris </em> </b> <em> , Demophoon, cur sim tam mollis in omnis ? </em> <br/> <em> Quod <b>quaeris, ‘quare’</b>, non habet ullus amor. </em> <br/> « Tu demandes, Démophon, pourquoi je suis si sensible à toutes. Aucun amour n’a de réponse à ce ‘pourquoi’ que tu cherches. » (traduction S. Viarre, 2005, CUF)</li> </ul> </div> <h2>5.3. « Famille » synchronique du terme</h2> <div class="level2"> <p> La famille morphologique de <em>quaerere</em> présente une grande cohérence sémantique avec certains des sens de <em>quaerere</em> lui-même, analysés en détail au <a href="/dictionnaire:quaerere4" class="wikilink1" title="dictionnaire:quaerere4">§ 4</a>. </p> <p> La première raison en est que le paradigme du verbe <em>quaero</em> est, selon EM, le résultat d’un supplétisme, incorporant des formes de son dérivé désidératif <em>quaeso </em> (cf. <em>infra</em> <a href="/dictionnaire:quaerere6#etymologie_et_origine" class="wikilink1" title="dictionnaire:quaerere6">§ 6.2</a>). Comme il a existé deux formes de supin, <em>quaesītum</em> et <em>quaestum</em>,<em></em> on trouve de même deux allomorphes <em>quaes</em>- et <em>quaesī-</em> comme base de dérivation des substantifs associés au verbe <em>quaerere</em>avec des doublets parallèles, par exemple les noms d’action <em>quaesī-tiō</em> (peu attesté : Apul.) et <em>quaes-tiō</em> (usuel), qui reflète les valeurs principales de la base : « recherche », « enquête » et « interrogatoire ». Dans le lexique philosophique, <em>quaestio</em> fonctionne comme un calque sémantique du grec ζήτησις, ζήτημα (« question philosophique »)^{<a href="#fn__2" name="fnt__2" id="fnt__2" class="fn_top">2)</a>} : </p> <ul> <li class="level1"> Gell. 20, 6, 2 : <b><em>quaeris</em> </b> […] <em>ex me, quod mihi quoque est iamdiu in perpetua <b>quaestione</b> </em>. <br/> « Tu me demandes […] ce qui est pour moi aussi, depuis longtemps, en perpétuelle question. » (traduction Y. Julien, 1998, CUF)</li> </ul> <p> Dans la langue juridique, <em>quaestio</em> a le sens d’« enquête judiciaire, interrogatoire », valeur parallèle à l’emploi technique de <em>quaerere</em> dans cette langue spécialisée (cf. <a href="/dictionnaire:quaerere4detaille#b2_une_information_une_connaissance_rechercher_enqueter_sur" class="wikilink1" title="dictionnaire:quaerere4detaille">§ 4.2.B.2</a>). C’est aussi <em>quaestio</em> qui est employé pour dénoter l’interrogatoire effectué au moyen de la torture (<em>quaestio per tormenta</em>) ainsi que le lieu où la personne interrogée est torturée (EM, <em>s.u.</em> <em>quaero</em>) ; dans ce sens, <em>quaestio</em> a servi de base de dérivation pour former le verbe dénominatif tardif (Cypr.) <em>quaestiōn-āre</em> « rechercher à l’aide de la torture, torturer». </p> <p> De la même façon, <em>quaesītor</em>, à l’origine « juge d’instruction », qui a servi à traduire gr. σκεπτικός^{<a href="#fn__3" name="fnt__3" id="fnt__3" class="fn_top">3)</a>} dans la langue philosophique de l’époque tardive, coexiste avec le terme plus fréquent <em>quaestor</em>, qui désigne le questeur dans ses fonctions de juge d’instruction chargé des enquêtes criminelles^{<a href="#fn__4" name="fnt__4" id="fnt__4" class="fn_top">4)</a>} ; de <em>quaestor</em> « questeur » sont dérivés à leur tour <em> quaestūra </em> « fonction de questeur », <em>quaestōr-ius</em> « de questeur » (cf. <em>quaestōr-ĭcĭus</em> « de questeur », attesté épigraphiquement). </p> <p> <em> Quaestus </em>, -<em>tūs</em>, m., parallèlement à quelques préverbés de <em>quaerere</em>, développe une valeur perfective pour la « façon d’obtenir un profit » et, par métonymie, le « profit » lui-même ; par conséquent, il se trouve souvent associé à <em>lucrum</em>, et, par antonymie, à <em>sumptus</em>^{<a href="#fn__5" name="fnt__5" id="fnt__5" class="fn_top">5)</a>}. Il peut désigner, de manière euphémique, le « plus vieux métier du monde », évoqué souvent en droit par la formule <em>quaestus corpore</em>^{<a href="#fn__6" name="fnt__6" id="fnt__6" class="fn_top">6)</a>} : </p> <ul> <li class="level1"> Pl. <em>Asin. </em> 215-218 : <br/> <em></em> CL.<em>Non tu scis? Hic noster <b>quaestus</b> aucupi simillimust. </em> <br/> <em> Auceps quando concinnauit aream, offundit cibum ; </em> <br/> <em> Aues adsuescunt : necesse est facere <b>sumptum</b> qui quaerit <b>lucrum</b>. </em> <br/> « Vois-tu, notre <b>métier</b> est tout pareil à celui de l’oiseleur. L’oiseleur commence par préparer le terrain, puis il répand les graines. Peu à peu les oiseaux s’habituent : pour <b>gagner</b>, il faut savoir <b>dépenser</b>. » (traduction A. Ernout, 1932, CUF)</li> </ul> <ul> <li class="level1"> Ulp. <em>Dig</em>. 23, 2, 43 : <em>Palam <b>quaestum facere</b> dicemus non tantum eam, quae in lupanario se prostituit, uerum etiam si qua (ut adsolet) in taberna cauponia uel qua alia pudori suo non parcit.</em> <br/> « Nous disons qu’<b>est</b> ouvertement <b>en quête d’enrichissement</b> non seulement celle qui se prostitue dans un lupanar, mais aussi, à vrai dire, celle qui, comme cela arrive souvent, n’épargne sa pudeur ni dans une auberge, ni dans toute autre échoppe. » (traduction G. Minaud, 2005, 259)</li> </ul> <p> De là, <em>quaestuaria</em> ou <em>quaestuosa </em> sont, comme esp. <em>buscona</em>, des appellatifs habituels pour la prostituée : </p> <ul> <li class="level1"> Ulp. <em>Dig</em>. 23, 2, 43, 7, 1 : <b><em>lenas</em> </b> <em>autem eas dicimus, quae mulieres <b>quaestuarias</b> prostituunt.</em> <br/> « Or nous appelons <em>entremetteuses</em> celles qui livrent à la prostitution des femmes qui en font leur métier. » </li> </ul> <p> <em> Quaestus, -tūs </em> m<em>.</em> a d’autres dérivés : <em> quaesticulus, -i </em> m. « petit gain » (suffixe -<em>iculus</em> de diminutif, Cic., cf. <em>DHELL</em>, 3^èmepartie) ainsi que l’adjectif <em>quaestu-ōsus, -a, -um</em> (suffixe -<em>ōsus</em> avec le sème de grande quantité : cf. <em>DHELL</em>, 3^èmepartie) « lucratif, avantageux » et « qui cherche le gain ». </p> <p> Parmi les verbes formés sur <em>quaerere</em>, on trouve d’abord un fréquentatif, <em>quaerĭtāre</em>, qui apparaît principalement dans la langue des comiques et qui ajoute une nuance fréquentative aux valeurs de la base lexicale. On trouve aussi le verbe hypercaractérisé dans sa valeur itérative par le préverbe <em>re-</em>: <em>requīritāre</em>^{<a href="#fn__7" name="fnt__7" id="fnt__7" class="fn_top">7)</a>} <em>.</em> </p> <p> <em> Quaerere </em> a donné lieu, d’autre part, à plusieurs dérivés par préverbation. <em>Anquīrere</em>, réduction d’*<em>amb(i)-quaero</em>, malgré sa formation et la valeur spatiale que devrait ajouter le préverbe (glosé <em>circumquirere</em> par P.-Festus 20, 16), fonctionne dans une certaine mesure comme synonyme de sa base dans l’acception générique « chercher » et dans son acception spécifique dans la langue juridique, chez les auteurs qui l’utilisent : Cicéron, Tacite, Tite-Live. </p> <p> Il en est presque de même du verbe <em>inquīrere</em>, mieux représenté, et de ses dérivés (<em>inquīsītio</em>, <em>inquīsītor</em>, <em>inquīsītus</em>), qui développent la valeur de « chercher » (<a href="/dictionnaire:quaerere4detaille#b_chercher_a_trouver_chercher" class="wikilink1" title="dictionnaire:quaerere4detaille">§ 4.2.B</a>)^{<a href="#fn__8" name="fnt__8" id="fnt__8" class="fn_top">8)</a>}, qu’il s’agisse d’un objet physique ou d’une information ; c’est pourquoi sa spécialisation dans la langue juridique (« faire une enquête »), dans la langue scientifique ou dans celle de la philosophie n’est pas surprenante : </p> <ul> <li class="level1"> Quint. <em>Inst</em>. 1, 6, 28 : <em>etymologia, quae uerborum originem <b>inquirit</b> </em>. <br/> « L’étymologie, qui enquête sur l’origine des mots. »</li> </ul> <p> Par ailleurs, les préverbés en <em>ad</em>- et en <em>com</em>-, <em>acquīrere</em> et <em>conquīrere</em>, développent plus nettement la valeur résultative que l’on pouvait reconnaître dans la base comme un effet contextuel (cf. <a href="/dictionnaire:quaerere4detaille#a2_valeur_iterative_chercher_a_atteindre_constamment_sans_cesse" class="wikilink1" title="dictionnaire:quaerere4detaille">§ 4.2.A.2</a>). Pour le premier, la valeur résultative est évidente dans sa combinaison avec des verbes d’« acquisition », comme <em>pario</em>, dont il diffère par la valeur d’« addition » que fournit le préverbe (cf. <em><</em>html><em><</em>a href=":dictionnaire:quaerere8#J.F. Domínguez, 1995-b, 15">J.F. Domínguez, 1995-b, 15<em><</em>/a><em><</em>/html>), voire la valeur d’« accroissement interne » (cf. <em><</em>html><em><</em>a href=":dictionnaire:quaerere8#S. Van Laer, 2010, 319">S. Van Laer, 2010, 319<em><</em>/a><em><</em>/html>) : </p> <ul> <li class="level1"> <em> Bell. Afr</em>. 47, 4 : <em>In Africa autem non modo sibi quicquam non <b>adquisierant</b> aut <b>parauerant</b> sed etiam propter annonae caritatem ante <b>parta</b> consumpserant</em>. <br/> « Cependant, en Afrique, non seulement ils n’avaient rien acheté et ne s’étaient approvisionné de rien, mais, pire, à cause du prix considérable des aliments, ils avaient consommé leurs provisions en avance. »</li> </ul> <p> Dans <em>conquirere</em>, le préverbe ajoute une valeur de convergence qui implique la réunion ou la concentration des objets (cf. <em><</em>html><em><</em>a href=":dictionnaire:quaerere8#B. García-Hernández, 1980, 140-141">B. García-Hernández, 1980, 140-141<em><</em>/a><em><</em>/html>), ce qui transparaît dans la plupart de ses emplois (cf. en outre, <em>conquīsītor</em> « enrôleur, recruteur »). </p> <p> Dans <em>exquīrere</em>, le préverbe apporte une nuance intensive qui peut être glosée par « chercher avec soin » (d’où <em>exquīsītim</em> et <em>exquīsītus</em> « choisi, raffiné, exquis »)^{<a href="#fn__9" name="fnt__9" id="fnt__9" class="fn_top">9)</a>}. </p> <p> Le préverbe <em>per</em>- dans <em>perquīrere</em> ajoute une valeur « progressive » (cf. <em><</em>html><em><</em>a href=":dictionnaire:quaerere8#B. García-Hernández, 1980, 180">B. García-Hernández, 1980, 180<em><</em>/a><em><</em>/html>), tant dans l’acception de « chercher » que dans celle de « poser une question ». Si l’on prête une valeur d’extension spatiale au préverbe (cf. <em><</em>html><em><</em>a href=":dictionnaire:quaerere8#S. Van Laer, 2010, 215">S. Van Laer, 2010, 215<em><</em>/a><em><</em>/html>), il permet d’insister sur l’étendue du champ d’investigation. </p> <p> Enfin, le préverbé <em>requīrere</em> a un statut particulier : non seulement il exprime des nuances se rapportant aux sens de « quête » et de « question » propres à <em>quaerere</em>, comme la plupart des dérivés et des composés, mais il présente aussi la valeur générique « chercher à atteindre ». Dans tous ses emplois, il apporte une nuance intensive^{<a href="#fn__10" name="fnt__10" id="fnt__10" class="fn_top">10)</a>}. En outre, il exprime aussi la modalité déontique, parallèlement au verbe simple (cf. <a href="/dictionnaire:quaerere4detaille#d_a_propos_d_etres_inanimes_requerir_etre_necessaire" class="wikilink1" title="dictionnaire:quaerere4detaille">§ 4.2.D</a>) : </p> <ul> <li class="level1"> Caes. <em>G</em>. 6, 34, 3 : […] <em>magnamque res diligentiam</em> <b><em>requirebat</em> </b>. <br/> « …et il <b>fallait</b> observer une grande prudence… » (traduction L.-A. Constans, 1926, CUF)</li> </ul> <p> Cette valeur est encore perceptible dans l’héritier espagnol de <em>requīrere</em> : <em>requerir</em>^{<a href="#fn__11" name="fnt__11" id="fnt__11" class="fn_top">11)</a>}. </p> <p> Le dérivé <em>quaesere</em> complète le panorama avec un signifié non attesté dans la base : « demander ». À l’origine, on pourrait postuler : a) comme le fait le dictionnaire d’EM, une formation désidérative issue de *<em>quais-s-ō</em> (semblable à <em>capesso</em>, <em>facesso</em>, <em>lacesso</em>, <em>expetesso</em>) par addition d’un –<em>s</em>- désidératif derrière <em>quais</em>-, qui figure dans <em>quaero</em>; b) ou bien un subjonctif aoriste du type de <em>faxō</em>: on poserait alors un ancien *<em>ko-ais-s-ō</em>, comme le propose <em><</em>html><em><</em>a href=":dictionnaire:quaerere8#O. Szemerényi (1960, 238)">O. Szemerényi (1960, 238)<em><</em>/a><em><</em>/html>. </p> <p> Dans tous les cas, le signifié de <em>quaesere </em> partage avec sa base <em>quaerere</em> la valeur aspectuelle de classe non-résultative^{<a href="#fn__12" name="fnt__12" id="fnt__12" class="fn_top">12)</a>}. Avec le signifié^{<a href="#fn__13" name="fnt__13" id="fnt__13" class="fn_top">13)</a>} « demander », <em>quaeso</em> est attesté surtout à l’époque archaïque : </p> <ul> <li class="level1"> Pl. <em>Bacch</em>. 179 : <br/> <em>mirumst me ut redeam te opere tanto</em> <b><em>quaesere</em> </b>. <br/> « A quoi bon me <b>prier</b> avec tant d’insistance de revenir ? » (traduction A. Ernout, 1933, CUF)</li> </ul> <p> Il pourrait représenter un archaïsme de la langue religieuse (cf. L. Unceta, 2009-a, 72-73 et n. 18) : </p> <ul> <li class="level1"> Cat. <em>Agr</em>. CL, 141, 2 : <em>Mars pater, te</em> <b><em>precor quaesoque</em> </b>^{<a href="#fn__14" name="fnt__14" id="fnt__14" class="fn_top">14)</a>} <em>uti sies uolens propitius mihi domo familiaeque nostrae</em>. <br/> « Mars notre père, je te supplie et te demande de bien vouloir être propice pour moi, pour ma maison et pour mes gens. » (traduction S. Dorothée, cf. <em> DHELL </em>, 1^èrepartie, <a href="/dictionnaire:precari" class="wikilink2" title="dictionnaire:precari" rel="nofollow">precari</a>)</li> </ul> <p> Il figure dans de vieilles formules de la langue juridique, transmises par Festus^{<a href="#fn__15" name="fnt__15" id="fnt__15" class="fn_top">15)</a>} : </p> <ul> <li class="level1"> <em><</em>html><em><</em>a name="Fest. p. 312">Fest.<em><</em>/a><em><</em>/html> p. 312 :<em><b>quaeso</b>, ut significat idem quod rogo, ita quaesere ponitur ab antiquis pro quaerere, ut est apud Ennium</em> […] <em>in </em> Cresphonte (120): <em>‘ducit me uxorem liberorum sibi quaesendum gratia’; et in </em> Andromeda<em></em> (97): <em>‘liberum quaesendum causa familiae matrem tuae’</em>. <br/> « <em>Quaeso </em>: si <em>quaeso</em> veut dire la même chose que <em>rogo</em>, <em>quaesere</em> est employé par les Anciens à la place de <em>quaerere</em>, comme c’est le cas chez Ennius […] dans le <em>Cresphon</em> (120) : ‘il me prend pour épouse pour avoir des enfants légitimes’ et dans son <em>Andromède </em> (97) : ‘…une mère à ta famille pour avoir des enfants légitimes’. » (traduction P. Lecaudé)</li> </ul> <p> Hors de ces cadres conservateurs, les emplois de <em>quaeso</em> sont restreints presque totalement à des emplois absolus en juxtaposition, en incise ou en position parenthétique, ce qui réduit le terme à une simple « particule » ou à un simple « adverbe d’énonciation » et révéle un processus de grammaticalisation^{<a href="#fn__16" name="fnt__16" id="fnt__16" class="fn_top">16)</a>}. <em>Quaeso</em> fonctionne donc comme une formule de politesse et peut être comparé au marqueur discursif fr. <em>s’il vous plaît</em>, surtout lorsqu’il est combiné avec des phrases impératives ou interrogatives : </p> <ul> <li class="level1"> Pl. <em>Asin.</em> 417 : <br/> <b><em>quaeso</em> </b> <em>,</em> <em>hercle</em> <b><em>noli</em> </b> <em>, Saurea, mea caussa hunc uerberare</em>. <br/> « Je t’en <b>prie</b>, morbleu, Sauréa ;<b>ne va pas</b> le battre à cause de moi. » (traduction A. Ernout, 1932, CUF)</li> </ul> <ul> <li class="level1"> Pl. <em>Curc.</em> 315 : <br/> […] <em>quid facitis,</em> <b><em>quaeso </em> </b> <em>?</em> […]. <br/> « Qu’est-ce que vous faites, <b>je vous prie</b>? » (traduction A. Ernout, 1935, CUF)</li> </ul> </div> <h2>5.4. Associations synchroniques avec d’autres lexèmes</h2> <div class="level2"> <p> Conformément à sa valeur générique de « chercher à atteindre » (cf. <a href="/dictionnaire:quaerere4detaille#a_valeur_generique_non_resultative" class="wikilink1" title="dictionnaire:quaerere4detaille">§4.2.A</a>), par laquelle il<em></em> peut être comparé à <em>petere</em>, le verbe <em>quaerere</em> fonctionne comme l’archilexème dans le champ lexical des verbes signifiant « chercher », au sein duquel il apparaît comme un terme non marqué. Dans les autres unités lexicales qui forment la structure de ce cadre notionnel (<em>indagare</em>, <em>inuestigare</em>, plusieurs des préverbés de <em>quaerere</em> et même les verbes plus spécifiques <em>rimari</em>, <em>scrutari</em>, <em>eruere</em>), il est possible, selon <em><</em>html><em><</em>a href=":dictionnaire:quaerere8#E. BARRAULT (1853, 518)">E. BARRAULT (1853, 518)<em><</em>/a><em><</em>/html>, de voir des contenus additionnels. Il resterait à délimiter le fonctionnement exact de chacun de ces verbes par rapport aux autres. </p> <p> En revanche, dans le champ lexical des verbes signifiant « poser une question », c’est <em>rogare</em> qui semble occuper la position de lexème générique ou archilexème. En effet, il peut désigner un énoncé caractérisé par une modalité phrastique interrogative quelconque – que cet énoncé soit ou non une véritable question –, ce qui lui permet, en outre, d’assumer le sens de « demander », dérivé du premier (cf. <em><</em>html><em><</em>a href=":dictionnaire:quaerere8#L. UNCETA, 2005">L. UNCETA, 2005<em><</em>/a><em><</em>/html>). L’étroite similitude de ces notions (« poser une question » et « demander »), impliquée par leur contenu de volonté (dans la mesure où toutes deux impliquent l’acharnement de l’agent à atteindre un objectif : « susciter une réaction chez l’interlocuteur », que celle-ci soit une parole ou une action), rend proportionnelles les chaînes intrasubjectives suivantes^{<a href="#fn__17" name="fnt__17" id="fnt__17" class="fn_top">17)</a>} : </p> <p> je demande .- tu donnes :: je pose une question .- tu réponds. </p> <p> Cette proportionnalité suscite certaines interférences entre ces contenus (de même qu’avec la valeur intentionnelle inhérente à la « recherche » par rapport au contenu de « trouver ») et aboutit même à l’identification de ses expressions lexicales canoniques dans certaines circonstances : </p> <ul> <li class="level1"> <em><</em>html><em><</em>a name="Pl. Aul. 91-94">Pl.<em><</em>/a><em><</em>/html> <em>Aul</em>. 91-94 : <br/> <em> Quod quispiam ignem </em> <b><em>quaerat</em> </b> <em>, exstingui uolo,</em> <br/> <em> Ne causae quid sit quod te quisquam </em> <b><em>quaeritet</em> </b>. […] <br/> <em> Tum aquam aufugisse dicito, si quis </em> <b><em>petet</em> </b>. <br/> « On pourrait venir <b>chercher</b> du feu ; je veux qu’on l’éteigne : on n’aura plus de raison pour t’en <b>demander</b>. […] Si l’on te <b>demande</b> de l’eau, tu diras qu’elle est partie. » (traduction A. Ernout, 1932, CUF)</li> </ul> <p> Enfin, en ce qui concerne <em>quaerere</em>, comme la « recherche » au sens intellectuel et l’« investigation » (cf. <a href="/dictionnaire:quaerere4detaille#b2_une_information_une_connaissance_rechercher_enqueter_sur" class="wikilink1" title="dictionnaire:quaerere4detaille">§ 4.2.B.2</a>), l’interrogation (cf. <a href="/dictionnaire:quaerere4detaille#c_demander_poser_une_question" class="wikilink1" title="dictionnaire:quaerere4detaille">§ 4.2.C</a>) reste une conséquence directe d’une curiosité intellectuelle ou d’un « désir de savoir »^{<a href="#fn__18" name="fnt__18" id="fnt__18" class="fn_top">18)</a>}. Aussi l’expression périphrastique de la dernière idée peut-elle avoir, sur le plan syntaxique, les mêmes effets qu’une expression performative avec un verbe d’interrogation à la 1^epers. sg. de l’indicatif présent : </p> <ul> <li class="level1"> Cic. <em>Q. fr.</em> 2, 3, 7 : <em>quid agas et ut te oblectes</em> <b><em>scire cupio</em> </b>. <br/> « Que fais-tu ? Quelles sont tes distractions ? Je voudrais le savoir. » (traduction L.-A. Constans, 1950, CUF)</li> </ul> <ul> <li class="level1"> Cic. <em>Att</em>. 13, 35, 2 : <b><em>scire</em> </b> <em>igitur</em> <b><em>aueo</em> </b>^{<a href="#fn__19" name="fnt__19" id="fnt__19" class="fn_top">19)</a>} <em>quo modo res se habeat</em>. <br/> « Je brûle de savoir comment cela tourne. » (traduction J. Beaujeu, 1983, CUF)</li> </ul> <ul> <li class="level1"> Cic. <em>Nat. </em> 1, 104 : <b><em>quaero</em> </b> <em>igitur uester deus primum ubi habitet</em>. <br/> « C’est pourquoi je vous demande où habite votre dieu. » (traduction C. Auvray-Assayas, 2002, Belles Lettres)</li> </ul> <ul> <li class="level1"> Liv. 4, 40, 6 : <b><em>quaero</em> </b> <em>de te arbitreris<b>ne</b> C. Sempronium consulem aut in tempore pugnam inisse</em>. <br/> « Je te <b>demande</b> ton avis sur le consul Sempronius. A-t-il engagé le combat en temps voulu ? » (traduction J. Bayet, 1946, CUF)</li> </ul> <p> Cette valeur inquisitive est aussi reconnaissable dans un grand nombre des emplois du verbe inchoatif-itératif <em>scītor</em>, <em>scītārī </em> « s’informer, interroger »^{<a href="#fn__20" name="fnt__20" id="fnt__20" class="fn_top">20)</a>} ou <em>sciscĭtor</em>, <em>sciscĭtārī</em> « questionner sur, s’informer de », créé à partir du thème d’infectum de <em>sciscō, sciscĕre</em> « chercher à savoir, s’informer »^{<a href="#fn__21" name="fnt__21" id="fnt__21" class="fn_top">21)</a>} et préféré par la prose classique (cf. EM, <em>s.u.</em> <em>sciō</em>). Ce champ lexical est enfin complété par <em>percontari</em>, qui finit par remplacer <em>quaerere</em>, dans le sens de « poser une question », en espagnol et en portugais. </p> <p> <br/> <a href="/dictionnaire:quaerere4" class="wikilink1" title="dictionnaire:quaerere4">Revenir au § 4</a> ou <a href="/dictionnaire:quaerere" class="wikilink2" title="dictionnaire:quaerere" rel="nofollow">Revenir au plan</a> ou <a href="/dictionnaire:quaerere6" class="wikilink1" title="dictionnaire:quaerere6">Aller au § 6</a> </p> </div> <div class="footnotes"> <div class="fn">^{<a href="#fnt__1" id="fn__1" name="fn__1" class="fn_bot">1)</a>} Cf. <em><</em>html><em><</em>a href=":dictionnaire:quaerere8#A. MICHALOPOULOS (1998, 239)">A. MICHALOPOULOS (1998, 239)<em><</em>/a><em><</em>/html>, qui cite aussi Prop. 2, 24a, 9-10 et Lucr. 4, 779-780.</div> <div class="fn">^{<a href="#fnt__2" id="fn__2" name="fn__2" class="fn_bot">2)</a>} Sur <em>quaestio</em> avec le sens de « problème », « <em>question</em> que l’on cherche à éclaircir », cf. <em><</em>html><em><</em>a href=":dictionnaire:quaerere8#F. GARCÍA JURADO (2004, 205)">F. GARCÍA JURADO (2004, 205)<em><</em>/a><em><</em>/html>.</div> <div class="fn">^{<a href="#fnt__3" id="fn__3" name="fn__3" class="fn_bot">3)</a>} Cf. EM (<em>s.u.</em> <em>quaero</em>) et E. BENVENISTE (1969, II, 153 <em>sqq</em>.).</div> <div class="fn">^{<a href="#fnt__4" id="fn__4" name="fn__4" class="fn_bot">4)</a>} Cf. Fest. p. 247 : <em>parrici</em> ‹<em>di</em> ›<em>quaestores appellabantur, qui solebant creari causa rerum capitalium quaerendarum</em>. D’une manière secondaire, ces magistrats assument des fonctions administratives (<em>quaestores</em> <em>paricidi et aerari</em>), en tant que responsables du trésor public ; cf. E. BENVENISTE (1969, II, 153 <em>sqq</em>.), qui rappelle (p. 160) que le <em>quaestor</em> « n’est pas seulement chargé de ‘faire une enquête’, son rôle est bien de <em>quaerere</em>, de chercher à se procurer par des moyens matériels soit le coupable lui-même dans une affaire criminelle, soit (et le mot s’associe avec <em>quaestus</em>) l’argent du trésor dont il doit assurer la rentrée et la répartition ».</div> <div class="fn">^{<a href="#fnt__5" id="fn__5" name="fn__5" class="fn_bot">5)</a>} Cf. EM (<em>s.u.</em>), où sont cités des exemples comme Cic. <em>Tusc</em>. 5, 9 et <em>Verr</em>. II, 3, 106.</div> <div class="fn">^{<a href="#fnt__6" id="fn__6" name="fn__6" class="fn_bot">6)</a>} Selon <em><</em>html><em><</em>a href=":dictionnaire:quaerere8#G. MINAUD (2005, 259)">G. MINAUD (2005, 259)<em><</em>/a><em><</em>/html>. Voir plus généralement son analyse sur <em>quaestus</em>, p. 254 <em>sqq</em>.</div> <div class="fn">^{<a href="#fnt__7" id="fn__7" name="fn__7" class="fn_bot">7)</a>} La formation de ce verbe s’explique très probablement par la possibilité qu’a <em>quaerere </em> d’assumer une valeur aspectuelle de type itératif (cf. <a href="/dictionnaire:quaerere4detaille#a2_valeur_iterative_chercher_a_atteindre_constamment_sans_cesse" class="wikilink1" title="dictionnaire:quaerere4detaille">§ 4.2.A.2</a>). Chez Ammien Marcellin, ce lexème a une fréquence remarquable (18 occurrences), qui pourrait être due à une neutralisation de l’opposition entre la base et son dérivé fréquentatif.</div> <div class="fn">^{<a href="#fnt__8" id="fn__8" name="fn__8" class="fn_bot">8)</a>} Pour certains emplois de ce verbe, il est possible de reconnaître une valeur aspectuelle ingressive, portée par le préverbe, par laquelle le préverbé établirait une relation séquentielle avec d’autres préverbés. Selon B. GARCÍA-HERNÁNDEZ, dans <a href="/dictionnaire:le_systeme_classematique_des_relations_intersubjectives_et_intrasubjectives" class="wikilink2" title="dictionnaire:le_systeme_classematique_des_relations_intersubjectives_et_intrasubjectives" rel="nofollow">« Le système classématique des relations intersubjectives et intrasubjectives »</a> : « La modification préverbale est un moyen commun de réanalyse des procès ; par ex., le degré « non résultatif » de la séquence <em>quaerere</em> → <em>inuenire</em> peut être analysé à nouveau en trois sous-degrés : <em>inquirere</em> → <em>perquirere</em> → <em>exquirere</em> ».</div> <div class="fn">^{<a href="#fnt__9" id="fn__9" name="fn__9" class="fn_bot">9)</a>} L’hapax horatien <em>disquirere</em> (<em>Sat</em>. 2, 2, 7) pourrait refléter une fonction dissociative de « distinction » et « différence » (sur ce sujet, cf. <em><</em>html><em><</em>a href=":dictionnaire:quaerere8#B. GARCÍA-HERNÁNDEZ, 1980, 154">B. GARCÍA-HERNÁNDEZ, 1980, 154<em><</em>/a><em><</em>/html>) plutôt qu’une valeur intensive ; il est possible que sa formation soit analogique de verbes comme <em>discerno</em>, <em>dignosco</em>, <em>distinguo</em>, etc.</div> <div class="fn">^{<a href="#fnt__10" id="fn__10" name="fn__10" class="fn_bot">10)</a>} Cf. <em><</em>html><em><</em>a href=":dictionnaire:quaerere8#B. GARCÍA-HERNÁNDEZ (1980, 199)">B. GARCÍA-HERNÁNDEZ (1980, 199)<em><</em>/a><em><</em>/html>, qui signale qu’ici, comme dans d’autres cas, il est possible aussi de reconnaître un effet duratif dérivé de la valeur intensive, comme l’écrit explicitement Nonius Marcellus (p. 699) : <em>quaerere et requirere. Hoc differt, quoniam requirere est <b>diu quaerere</b> </em>.</div> <div class="fn">^{<a href="#fnt__11" id="fn__11" name="fn__11" class="fn_bot">11)</a>} La valeur d’action complémentaire successive que fournit, par rapport à sa base, le préverbe <em>re</em>- dans ces cas (cf. <em><</em>html><em><</em>a href=":dictionnaire:quaerere8#B. GARCÍA-HERNÁNDEZ, 1980, 196">B. GARCÍA-HERNÁNDEZ, 1980, 196<em><</em>/a><em><</em>/html>) établit une relation privilégiée avec les représentants de la sphère « coactive » (cf. <em>supra</em> <em><</em>html><em><</em>a href=":dictionnaire:quaerere4detaille#§4.2. n. 14">§4.2. n. 14<em><</em>/a><em><</em>/html>) du champ de la demande (<em>repetere</em>, <em>reposcere</em>, <em>reflagitare</em>), ce qui rapproche beaucoup esp. <em>requerir</em>, de même que son homologue italien, <em>rivolere</em> (<em>Rivolgo la mia libertà!</em> <em>Rivolgo i libri che ti ho prestato!</em>), de la notion d’« exigence » ou « <em>ré</em> clamation ».</div> <div class="fn">^{<a href="#fnt__12" id="fn__12" name="fn__12" class="fn_bot">12)</a>} Malgré tout, dans l’expression <em>liberum </em> (-<em>orum</em>) <em>quaesundum</em> (-<em>orum</em>) <em>causa</em> (<em>gratia</em>), formule par laquelle le droit romain le plus ancien définissait la fonction primordiale du mariage (« pour avoir des enfants légitimes »), <em>quaeso</em> pourrait s’interpréter, selon E. Benveniste (1969, I, 324-325), comme une expression de valeur résultative (cf. <a href="/dictionnaire:quaerere4detaille#a2_valeur_iterative_chercher_a_atteindre_constamment_sans_cesse" class="wikilink1" title="dictionnaire:quaerere4detaille">§ 4.2.A.2</a>). Mais, selon le dictionnaire d’EM, il pourrait alors s’agir d’une confusion entre les paradigmes de <em>quaero</em> et <em>quaeso</em> (cf. <em><</em>html><em><</em>a href="#Fest. p. 312">Fest. p. 312<em><</em>/a><em><</em>/html>, cit. <em>infra</em>).</div> <div class="fn">^{<a href="#fnt__13" id="fn__13" name="fn__13" class="fn_bot">13)</a>} On ne comprend pas les raisons qui portent E. BENVENISTE (1969, II, 157) à le gloser comme s’il s’agissait d’un fréquentatif : « demander avec insistance ».</div> <div class="fn">^{<a href="#fnt__14" id="fn__14" name="fn__14" class="fn_bot">14)</a>} Selon E. BENVENISTE (1969, II, 160), la formule précative doit être interprétée dans les termes suivants : « <em>quaeso</em> diffère de <em>precor</em> en ce qu’il implique l’emploi des moyens appropriés à cette obtention, tel que le sacrifice des trois animaux et la conjonction même de la formule avec les offrandes ».</div> <div class="fn">^{<a href="#fnt__15" id="fn__15" name="fn__15" class="fn_bot">15)</a>} Toutefois, selon A. CHRISTOL (2008, 93, n. 22), « il ne peut s’agir du verbe de base chez Plaute et d’un désidératif chez Ennius ». L’auteur interprète de manière générale la forme <em>quaeso</em> comme une forme archaïque de <em>quaero</em>, qui aurait échappé au rhotacisme en contexte rituel (cf. <em><</em>html><em><</em>a href=":dictionnaire:quaerere8#A. CHRISTOL, 2008, 93">A. CHRISTOL, 2008, 93<em><</em>/a><em><</em>/html>).</div> <div class="fn">^{<a href="#fnt__16" id="fn__16" name="fn__16" class="fn_bot">16)</a>} La preuve de son caractère idiomatique apparaît dans la prédominance de la forme de 1^epersonne du singulier du présent de l’indicatif. D’autre part, en raison de la préférence marquée des personnages masculins de la comédie archaïque pour cette forme, on observe une distribution complémentaire avec <em>amabo</em>, qui est propre à la langue des femmes (voir <em><</em>html><em><</em>a href=":dictionnaire:quaerere8#L. UNCETA, 2009-a, 72-73">L. UNCETA, 2009-a, 72-73<em><</em>/a><em><</em>/html>). Pour les traits caractéristiques de ses emplois dans les comédies de Térence, cf. <em><</em>html><em><</em>a href=":dictionnaire:quaerere8#T.F. CARNEY (1964)">T.F. CARNEY (1964)<em><</em>/a><em><</em>/html>. Ce lexème est l’atténuateur de politesse par excellence dans les discours Cicéron ; sur son emploi, on peut consulter <em><</em>html><em><</em>a href=":dictionnaire:quaerere8#L. UNCETA (2009-b)">L. UNCETA (2009-b)<em><</em>/a><em><</em>/html>.</div> <div class="fn">^{<a href="#fnt__17" id="fn__17" name="fn__17" class="fn_bot">17)</a>} Pour ces analogies, voir <em><</em>html><em><</em>a href=":dictionnaire:quaerere8#L. UNCETA (2006, 273-276)">L. UNCETA (2006, 273-276)<em><</em>/a><em><</em>/html>. Sur le principe de proportionnalité (::), cf. <em><</em>html><em><</em>a href=":dictionnaire:quaerere8#B. GARCÍA-HERNÁNDEZ (1981)">B. GARCÍA-HERNÁNDEZ (1981)<em><</em>/a><em><</em>/html>.</div> <div class="fn">^{<a href="#fnt__18" id="fn__18" name="fn__18" class="fn_bot">18)</a>} <em><</em>html><em><</em>a href=":dictionnaire:quaerere8#C. BODELOT (1987, 26 sqq.)">C. BODELOT (1987, 26 sqq.)<em><</em>/a><em><</em>/html> reconnaît le signifié « désir de savoir » comme un trait sémantique commun aux <em>uerba interrogandi</em> et aux <em>uerba</em> <em>inuestigandi</em>.</div> <div class="fn">^{<a href="#fnt__19" id="fn__19" name="fn__19" class="fn_bot">19)</a>} La construction d’<em>aueo</em> avec l’infinitif d’<em>audio</em>, <em>scio</em> ou de verbes similaires, très représentée dans la correspondance de Cicéron, relève d’un bas niveau de langue, comme l’a mis en évidence <em><</em>html><em><</em>a href=":dictionnaire:quaerere8#A.S. GRATWICK (1972, 392, n. 1)">A.S. GRATWICK (1972, 392, n. 1)<em><</em>/a><em><</em>/html>, du moins en ce qui concerne Cicéron.</div> <div class="fn">^{<a href="#fnt__20" id="fn__20" name="fn__20" class="fn_bot">20)</a>} Bâti avec le suffixe fréquentatif -<em>tāre, -tārī </em> sur la base <em>scī</em>- du verbe <em>scī-re</em> « savoir » : cf. <em> DHELL </em> 3^èmepartie, <a href="/dictionnaire:verbes_suffixes_en_-tare" class="wikilink2" title="dictionnaire:verbes_suffixes_en_-tare" rel="nofollow">« Verbes suffixés en -tāre »</a>.</div> <div class="fn">^{<a href="#fnt__21" id="fn__21" name="fn__21" class="fn_bot">21)</a>} Probablement selon la relation de suffixation : <em>scī-re</em> à <em>scī-sc-ere</em>, avec le suffixe « inchoatif » -<em>sc</em>- : cf. <em> DHELL </em> 3^èmepartie,<a href="/dictionnaire:verbes_suffixes_en_-sco" class="wikilink2" title="dictionnaire:verbes_suffixes_en_-sco" rel="nofollow">« Verbes suffixés en -sco »</a>.</div> </div>