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dictionnaire:pax6 [2013/06/13 11:03] lecaude |
dictionnaire:pax6 [2014/12/17 18:46] (Version actuelle) desiderio |
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- | <html><p class="lestitres"> pāx, pācis f. </p></html> <html><center><big><big>(substantif)</big></big></center></html> | + | <html><p class="lestitres">pāx, pācis f.</p></html><html><center><big><big>(substantif)</big></big></center></html> |
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- | Depuis le XIXe s., les savants ont été tentés de rapprocher de %%*%%//pāg-///%%*%%//păg-// l’adjectif sk. //pajrá-// « fort, solide, stable ; sur quoi/qui l’on peut compter, sûr ». Le problème est que, aujourd’hui, la racine se posant sous la forme degré plein %%*%%//peh<sub>2</sub>g/k-// et degré %%*%%//ph<sub>2</sub>g/k-//, on ne peut a priori obtenir un a radical en sanskrit. En ce qui concerne lat. //pignus, -oris//, le rapprochement avec la famille de //pangere// a été proposé depuis longtemps pour des raisons sémantiques, mais il achoppait sur le vocalisme radical. La première prise en compte du sens et de la formation de pignus remonte à un article fameux de Meillet, « Sur le suffixe indo-européen %%*%%//-nes-// »((MSL 15, 1908-1909, p. 254-264.)). Meillet insérait //pignus// dans un ensemble de termes d’aspect juridique qui ont tous à voir avec la richesse et la propriété ; citons entre autres sk. //rékṇa-, ápna-// « biens richesses », //dráviṇa-// « biens mobiliers », gr. κτήνεα « biens, troupeaux », δάνος « argent prêté à intérêts », lat. //fēnus// « produit, intérêts », //pignus// « gage », //mūnus// (pl. fréquent //mūnia//) « cadeau, service rendu, fonction ». Pour autant, Meillet ne proposait aucune étymologie satisfaisante pour //pignus//. Pourtant, d’autres ont soutenu le rapprochement de //pignus// avec //pangere// pour des raisons de sens, sans pour autant apporter d’explication formelle convaincante. « Daß das Wort zu //păngo// gehört, écrivait Niedermann en 1897, wird wohl von niemandem bezweifelt. »((Cité par Sandoz 1986 p. 567.)) Et Mahlow, en 1926 : « //pignus// Pfand gehört offenbar zu pactum, also zur Wurzel pak. Ein //pignus// sichert die Erfüllung des //pactum//. » En effet, le //pignus// est ce qui garantit l’accord (la valeur du substantif est « médiative »). Et l’on trouve la //iunctura pignus// / //pignora pacis// chez Virgile et Tite-Live((Voir Sandoz 1986 p. 572.)). | + | Depuis le XIXe s., les savants ont été tentés de rapprocher de %%*%%//pāg-///%%*%%//păg-// l’adjectif sk. //pajrá-// « fort, solide, stable ; sur quoi/qui l’on peut compter, sûr ». Le problème est que, aujourd’hui, la racine se posant sous la forme degré plein %%*%%//peh<sub>2</sub>g/k-// et degré %%*%%//ph<sub>2</sub>g/k-//, on ne peut a priori obtenir un a radical en sanskrit. En ce qui concerne lat. //pignus, -oris//, le rapprochement avec la famille de //pangere// a été proposé depuis longtemps pour des raisons sémantiques, mais il achoppait sur le vocalisme radical. La première prise en compte du sens et de la formation de pignus remonte à un article fameux de Meillet, « Sur le suffixe indo-européen %%*%%//-nes-// »((MSL 15, 1908-1909, p. 254-264.)). Meillet insérait //pignus// dans un ensemble de termes d’aspect juridique qui ont tous à voir avec la richesse et la propriété ; citons entre autres sk. //rékṇa-, ápna-// « biens richesses », //dráviṇa-// « biens mobiliers », gr. κτήνεα « biens, troupeaux », δάνος « argent prêté à intérêts », lat. //fēnus// « produit, intérêts », //pignus// « gage », //mūnus// (pl. fréquent //mūnia//) « cadeau, service rendu, fonction ». Pour autant, Meillet ne proposait aucune étymologie satisfaisante pour //pignus//. Pourtant, d’autres ont soutenu le rapprochement de //pignus// avec //pangere// pour des raisons de sens, sans pour autant apporter d’explication formelle convaincante. « Daß das Wort zu //păngo// gehört, écrivait Niedermann en 1897, wird wohl von niemandem bezweifelt. »((Cité par Sandoz 1986 p. 567.)) Et Mahlow, en 1926 : « //pignus// Pfand gehört offenbar zu pactum, also zur Wurzel pak. Ein //pignus// sichert die Erfüllung des //pactum//. » En effet, le //pignus// est ce qui garantit l’accord (la valeur du substantif est « médiative »). Et l’on trouve la //iunctura pignus// / //pignora pacis// chez Virgile et Tite-Live((Voir Sandoz 1986 p. 572.)). |
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Pour le sens de « convention », on peut citer le m.-p. //pašt// « convention, accord » qui continue i.-ir. %%*%%//pać-ta-// (%%*%%//pć-tá-// < %%*%%//p(H)ć-tá-// < %%*%%//ph<sub>2</sub>ḱ-tó-//) « lié, en accord ». On peut admettre un nom-racine i.-ir. %%*%%//páHć-//, %%*%%//pHć-ás// m. « lien » qui se prolongerait dans le véd. //pâśa-// m. pl. « rêts, filet », lequel reposerait sur la resegmentation d’un ancien accusatif athématique %%*%%//páHć-am// (< %%*%%//póh<sub>2</sub>ḱ-ṃ//) en %%*%%//pâśa-m//. Le degré zéro du thème est reflété par l’av. //fsǝ̄-bīš//. On relève cette vieille forme d’instrumental pluriel fossile dans un passage du //Vīdēvdāt// 4. 51, //aiiaŋhaēnāiš fsǝ̄-bīš auua.pašāṯ// « qu’il attache avec des liens de métal ». Il faut admettre ici comme forme de fondation l’ancien génitif singulier %%*%%//fs-ō// (< i.-ir. %%*%%//pHć-ás// < %%*%%//ph<sub>2</sub>ḱ-és//). On peut a priori admettre un ancien paradigme i.-e. %%*%%//póh<sub>2</sub>ḱ-ṃ//, %%*%%//pé(h<sub>2</sub>)ḱ-s// « chose fixée, lien » refait en %%*%%//póh<sub>2</sub>ḱ-ṃ// avec généralisation de la sourde. Le génitif singulier archaïque %%*%%//pé(h<sub>2</sub>)ḱ-s//, présentant l’effet de la loi de Lubotsky, aurait ainsi été normalisé en %%*%%//ph<sub>2</sub>ḱ-és// sur degré zéro (GARNIER, 2010 : 328-9). | Pour le sens de « convention », on peut citer le m.-p. //pašt// « convention, accord » qui continue i.-ir. %%*%%//pać-ta-// (%%*%%//pć-tá-// < %%*%%//p(H)ć-tá-// < %%*%%//ph<sub>2</sub>ḱ-tó-//) « lié, en accord ». On peut admettre un nom-racine i.-ir. %%*%%//páHć-//, %%*%%//pHć-ás// m. « lien » qui se prolongerait dans le véd. //pâśa-// m. pl. « rêts, filet », lequel reposerait sur la resegmentation d’un ancien accusatif athématique %%*%%//páHć-am// (< %%*%%//póh<sub>2</sub>ḱ-ṃ//) en %%*%%//pâśa-m//. Le degré zéro du thème est reflété par l’av. //fsǝ̄-bīš//. On relève cette vieille forme d’instrumental pluriel fossile dans un passage du //Vīdēvdāt// 4. 51, //aiiaŋhaēnāiš fsǝ̄-bīš auua.pašāṯ// « qu’il attache avec des liens de métal ». Il faut admettre ici comme forme de fondation l’ancien génitif singulier %%*%%//fs-ō// (< i.-ir. %%*%%//pHć-ás// < %%*%%//ph<sub>2</sub>ḱ-és//). On peut a priori admettre un ancien paradigme i.-e. %%*%%//póh<sub>2</sub>ḱ-ṃ//, %%*%%//pé(h<sub>2</sub>)ḱ-s// « chose fixée, lien » refait en %%*%%//póh<sub>2</sub>ḱ-ṃ// avec généralisation de la sourde. Le génitif singulier archaïque %%*%%//pé(h<sub>2</sub>)ḱ-s//, présentant l’effet de la loi de Lubotsky, aurait ainsi été normalisé en %%*%%//ph<sub>2</sub>ḱ-és// sur degré zéro (GARNIER, 2010 : 328-9). | ||
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